Contre le Ceta Des agriculteurs manifestent près de l'Assemblée nationale
Malgré la moisson qui bat son plein, une petite centaine de paysans se sont déplacés mercredi à l'Assemblée pour manifester contre la ratification du Ceta, traité entre l'Union européenne et le Canada qui, selon eux, menace le modèle agricole français.
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« Tout le monde vient en France pour voir les territoires et bien manger et aujourd'hui, on veut saboter pour faire entrer une pitance où il n'y a aucun suivi », a déploré Dominique Pipet, paysan dans la Vienne. Béret sur la tête, fourche en bois à la main, cet éleveur de limousines, venu comme les autres à l'appel de la Coordination rurale, n'a de cesse de dénoncer la « malbouffe » qui se retrouvera dans les assiettes des consommateurs français si le traité est définitivement adopté. « Le Canada est autorisé à donner du sang séché, des plumes broyées (à ses bovins), toutes sortes de choses qui vont arriver de fil en aiguille dans nos assiettes », a-t-il déclaré. « Nos derniers éleveurs en France, qui font manger nos animaux avec de l'herbe, qui entretiennent nos territoires, vont être condamnés par ce système », a-t-il poursuivi.
Plus de 100 agriculteurs de la CR mobilisés contre le #ceta a Paris pic.twitter.com/urSAaOcYZE
— Coordination Rurale (@coordinationrur) 17 juillet 2019
« Ce qu'on demande c'est l'exception agriculturelle. L'alimentation, ça ne se négocie pas, il faut que Macron mette son véto », a déclaré de son côté Bernard Lannes, président de la Coordination rurale. Une demi-douzaine de députés de tous bords de l'opposition sont venus apporter leur soutien aux agriculteurs, mais ne se faisaient guère d'illusion sur une victoire du non. « On aurait eu cet espoir si le gouvernement avait accepté le vote solennel, c'est à dire la possibilité de porter aussi le bulletin de quelqu'un. Ceux qui ne sont pas à l'aise avec ce traité dans la majorité, et il y en a, ils iront pisser », a déclaré Boris Vallaud, député PS des Landes. « On demandera un scrutin public pour ceux qui sont là, mais ça ne remplace pas le vote solennel où chaque député est tenu d'être vissé à son siège pour voter », a ajouté Guillaume Garot, député PS de la Mayenne. « On surmobilise nos groupes pour faire durer le débat », a promis Sébastien Jumel, député communiste de Seine-Maritime, qui participait à ce « front commun » auquel avaient également pris part notamment Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, Valérie Bazin-Malgras, députée LR de l'Aube, Christine Pirès Beaune, députée PS du Puy-de-Dôme, et Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France.
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